Not Gaza but Rojava

Not Gaza but Rojava

Après l'Ukraine, les projecteurs médiatiques ont largement éclairé la situation à Gaza afin que l'opinion publique trouve un nouveau sujet d'indignation. La turquie à mis cette polarisation à profit et a initié une nouvelle campagne dévastatrice de bombardements sur les civils Kurdes du Nord Est Syrien.

Auparavant une première campagne avait été lancée par l'état fasciste turc en Octobre, dans un silence assourdissant des médias et donc d'une opinion publique devenue incapable de penser par elle même. Il faut dire que pour ses basses oeuvres les barbares ottomans ne bénéficient pas uniquement du silence de l'opinion publique. Ils profitent également du silence complice des états. On peut donc mourir d'être Kurde, à Paris tout comme dans le Nord Est Syrien.

Dans la nuit du 23 Décembre, la turquie a procédé, sans aucun autre but que celui de tuer des civils, a des frappes aériennes sur les infrastructures civiles du Nord Est Syrien. Les sites gaziers, pétroliers, électriques ont été ciblées, la turquie considérant que cela constitue des cibles terroristes. Mais priver d'électricité et de chauffage des milliers de civils en plein hiver n'a pas suffit à satisfaire l'appétit génocidaire turc. Le 25 Décembre les barbares turcs ont lancé une campagne de bombardements sur la ville de Qamishlo afin de cibler les moyens de subsistance de la population. Magasins, silos à grains, usines, bref, autant de sites considérés par les barbares turcs comme des menaces terroristes. Le 26 Décembre, afin de se justifier, la turquie à toutefois ciblé quelques points militaires. Pour rappel, cibler volontairement des infrastructures civiles constitue un crime de guerre au regard du droit international.

Au total 44 sites civils et 10 positions militaires ont été ciblés. Le silence de la communauté internationale est total tout comme celui des états. On peut raisonnablement penser que l'adhésion de la Suède à l'OTAN, jusque là bloquée par la dictature turque, a joué un rôle important dans l'aveuglement volontaire des USA et de l'UE. Personne ne semble comprendre que ce silence complice met en danger le monde entier, à commencer par les troupes Américaines qui sont régulièrement ciblées dans le Nord Est Syrien (70 attaques par les milices Iraniennes depuis début Octobre). Cette lâcheté du silence touche même Médecins Sans Frontière qui refuse de reconnaître que l'hôpital de Kobanê, autrefois sous sa gestion, à été détruit par une frappe turque. Tout au plus l'ONG a publié en douce une petite déclaration via son instance Syrienne, regrettant le ciblage d'une infrastructure médicale. Cette déclaration précise en outre que l'hôpital n'est plus sous sa gestion (ouf, on a eu peur) mais elle oublie de désigner le coupable en parlant simplement d'une frappe. A la limite on pourrait croire que le passage d'un avion de guerre au moment de l'explosion du bâtiment est une pure coïncidence. L'hypocrisie à son plus haut niveau.

Ce silence qui tue aujourd'hui nos alliés nous met tout autant en danger. La turquie tue, en Syrie, en Irak mais aussi à Paris, base arrière des services de renseignements turcs. Nous préférons débattre à n'en plus finir des comportements sexistes d'un Depardieu, et certains nous expliquent qu'il faut laisser la justice faire son travail. Mais quelle justice? Celle qui laisse les Kurdes se faire tuer en plein Paris?